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Jeu des Ombres


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Varkian Eo'Sil Tenba

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Varkian Eo'Sil Tenba

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MessageSujet: Jeu des Ombres   Jeu des Ombres Icon_minitimeLun 16 Fév - 0:58

Jouer, jouer, il fait noir. Sombre. Pupilles fendues aux iris d’or, ils cherchent la perle rare dans la nuit, le petit éclat qui saura éveiller les instincts primaires. De hautes formes de roches, pas naturelles. Par la Montagne qu’elles sont laides ces formes ! Vraiment horribles ! La forme, souple et svelte, bondit sur les toits. Pas un éclat de lune, rien pour auréoler cette horreur sans nom, cette “ville”, comme disent les gens d’ici - ciel qu’ils sont laids aussi… - d’une petite lueur argentée.

Elle atterrit au sol, scrutant chaque recoin de la ruelle du regard. Elle sent. C’est proche, très proche. Là ! Juste là, affalé contre un mur comme un cadavre délaissé, un tas d’ordures en semi-putréfaction tente l’odorat et le goût de la petite chose. Ses yeux sont plein d’avidité. Que personne ne se mettre entre Varkian et sa proie, ces petits fruits à moitié pourris au sommet de la pile.

Comme craignant l’intervention d’un maléfice, un deux ex machina empêchant finalement l’enfant d’atteindre son objectif, elle avance pas à pas, méfiante, mais affamée. Ils n’auront pas le goût des fruits de la forêt, elle le sait d’avance. Ceci ont un étrange goût de fruit mêlé de cadavre. Ce n’est pas excellent. Mais il n’y a que ça, ici. Dans la forêt on peut prendre n’importe quoi, mais ici les gens - ils sont affreux !- insistent pour donner des petites choses brillantes pour seulement des fruits. Alors qu’il suffit de les cueillir.

Elle ne savait absolument pas depuis combien de temps elle était là. Une semaine ? Un mois ? Le temps pour elle était une notion complètement dérisoire. D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle a toujours erré en quête de survie. Elle ne risque pas grand chose, mais oublie souvent ce qu’elle a fait. Comment elle est arrivée ici, par exemple. Elle s’est réveillée un matin dans un grenier poussiéreux, en ayant apparemment troué le toit pour s’y faufiler. Etrange, mais elle ne se pose aucune question. Elle ne “sait” plus le faire. Qui est-elle ? Elle ne sait pas ? Pourquoi est-elle ici ? Aucune idée non plus. Elle sait seulement une chose : il faut manger. Et sauter partout sur les toits, en observant ces gens si laids. Ils ont le teint grisâtre de la tristesse. Ca aussi, elle le “sent”. Quand ils parlent, elle “sent” les mensonges. La tristesse. Et beaucoup, beaucoup de peur. La même que ses proies. Les proies vivantes, bien sûr. Les fruits n’ont pas peur.

Une fois assurée de l’absence de danger, elle s’empara des fruits et bondit agilement sur les parois des murs adjacents pour se retrouver à nouveau sur ses toits adorés. Sa queue écailleuse vint s’enrouler autour de sa jambe frêle et crasseuse, terminée par de petits pieds boueux, et elle entama son festin. Goulûment, elle engloutit chacun des fruits, malgré leur état quasi-décomposé, humectant régulièrement sa langue, et observant fréquemment autour d’elle. Le danger elle connaissait, et elle détestait qu’il l’interrompe en plein repas. Elle préférait la viande. Fraîche. Crue. Saignante.

Elle gratta son petit nez sale d’un geste fluide de la main. Une odeur bizarre traînait dans les environs. Elle avait dit pas de danger pendant le repas !

S’approchant du bord du toit, elle observa, les pupilles dilatées pour mieux percevoir les détails dans l’obscurité. Un autre jeu ? Un autre repas ? Des fruits ? Non, les fruits n’étaient pas dangereux. Des fruits sauvages ?! … Non, c’était idiot.
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Néophïm Sol Artgis

~ Je suis Noëphim Sol Argis. Je suis Lui aussi. Je suis un paradoxe... ~
Néophïm Sol Artgis



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MessageSujet: Re: Jeu des Ombres   Jeu des Ombres Icon_minitimeLun 16 Fév - 1:49

Néophïm, perle contre nature, créature qui n'aurait voulu ne pas, ne plus être. Être dénaturé par une bonne femme qui s'était cru au dessus de la vie elle même. Encore ce même cauchemar, encore ces images qui se déversent crûment derrière ses rétines. Mais qu'est ce que? Néo gémit doucement dans son sommeil, une sensation étrange parcourt son corps somnolant, un danger ? Stupide, elle est au chaud dans son lit. La créature soupire et verrouille son esprit aux songes, à la chaleur qui baigne sa poitrine, à cette sensation profondement désagréable que quelque chose n'est pas à sa place à l'instant présent,la couette par dessus là tête. Dehors tout semble calme, les planches craquent doucement de manière lugubres. Tout est normal.

Tient c'est quoi cette chaleur dans son dos? Et pourquoi la couette gratte tant..? Une chose bouge , rampe vers elle, se fraye un chemin jusqu'à son corps. Phine retient un cri de surprise lorsqu'une main se pose sur son buste, une main chaude et féminine, une main reliée à un bras, et ce bras, semble t il, relié lui même à une... gourgandine? La demoiselle ferme ses deux éclats de Lune, réprime un sursaut de rage contre ce salaud, et se promet de ne plus jamais le laisser sortir à nouveau. Pour toute réaction, la chaleur entre ses seins semble se moduler rapidement, comme une ondulation, une variation saccadé, celle d'un rire moqueur.

Néophïm l'ignora, et tenta de reconstruire le fil de sa soirée, enfin sa soirée à lui. Comme à chaque fois depuis peu, la tâche ne servit qu'à avoir quelques flashs, pour une fois suffisant. Elle se redressa lentement, et retira délicatement la main de la catin avec un poil d'admiration. Elle était superbe, vivante et bien formée, elle. La dame oiselle se secoua de sa léthargie, et commença a s'extirper de cette couche à la propreté plus que douteuse, enfin surtout complètement invraisemblable. Elle se figea quand l'inconnue a qui elle avait offert une version de son corps, bougea et se retourna. Mais là s'arrêta son visible dérangement. Néo se détendit un peu, et posa un pied sur le sol grinçant. "Dors ma petite, dors. Je n'ai pas envie de verser ton sang.. Tu n'y ai pour rien." songea l'étrange femme.

Argis le maudit intérieurement, ce qui pour le coup convenait parfaitement la situation, et regarda les vêtements en tas sur le sol. Une douleur vrilla ses tempes. Elle n'avait vraiment pasl'habitude de boire. Pourquoi ce n'est pas ce salaud qui avait a en subir les conséquences. "Raclure des enfers, engeance putride ! Ou a tu mis notre sac à dos? " De sac il n'y avait nulle part, donc soit elle se retrouvai attifée comme une fille de joie... soit... Un soupir de plus et Néo trouva un compromis, un compromis certes ridicule, mais un compromis quand même. Elle passa la robe la moins échancrées qu'elle trouva, tout en l'ayant au préalable un poil modifié, la pièce du dos retirée pour laisser passage à ses ailes inhumaines. La longue veste sombre de son compagnon forcé masqua le reste. Une paire de talons puisque visiblement les catins ne mettent que ça.

Elle soupira en imaginant vaguement la tronche qui devait être la sienne. Au pire on la prendrait pour une folle et on lui foutrait la paix. Miss Argis s'avança d'un pas mal assuré vers la porte, la passa sans bruit, et continua la descente de ces escaliers de malheur. Elle s'y figea en plein milieu et remonta en titubant. Impossible de sortir par la porte du bordel sans être vue. Elle remonta de son pas étrangement titubant, et repassa la porte. Dieu que cette femme avait le sommeil lourd.

Neo ouvrit la fenêtre et déglutit. Elle n'était vraiment pas faite pour ça, les fugues d'un bordel en pleine nuit c'était toujours fatiguant. Si seulement c'était la première fois.. mais non. Elle leva les yeux au ciel, et huma l'air aux relents putrides. Le pire quartier de bouge...Fascinant. Si seulement elle pouvait le tuer, là maintenant. La jeune femme un peu évaporée, sursauta en entendant son amante de la nuit se retourner. Elle l'avait oublié bordel ! Comme le fait qu'elle était sur une fenêtre attifée comme un épouvantail. Trop occupée à ruminer des sentences inapplicables. Sa surprise la déséquilibra, et les talons, trop étroits en plus, firent le travail. Elle chuta sur la pente du toit, et finis sa glissade sur le sol, comme un oiseau privé de ses ailes.

Elle s'ébroua et se remis sur pied, abandonnant ces inventions de malheur pour fouler les pavais insalubres. C'était toujours plus confortables, et moins dangereux. Seul élément en sa faveur, l'heure tardive, et une nuit sans lune. Néo soupira et se mit en marche, avant de constater qu'elle ne reconnaissait pas sa ville. Mais si elle n'était pas là bas, et si elle était ici, alors ou se trouvait-elle? Depuis combien de temps occupait il son corps? L'intéressé dormait, émettant une chaleur très faible, une pulsation très douce. Elle entama une errance dans ce dédale obscur et puant sans trop savoir comme en sortir.
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Varkian Eo'Sil Tenba

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MessageSujet: Re: Jeu des Ombres   Jeu des Ombres Icon_minitimeLun 16 Fév - 12:52

Les narines de l’enfant s’étrécirent. Sa queue quitta la chaleur relative de sa petite jambe pour venir traîner sur le sol, fébrile, reptilienne. Elle avait trouvé la source de sa gêne. Essuyant d’un coup de langue une perle de jus de fruit nauséabond, pas à pas, elle suivit en hauteur la silhouette en contrebas. Etrange, étrange, très étrange. Elle n’était pas comme les gens d’ici. Elle n’avait pas la même odeur. L’air ne laissait pas le même goût amer sur sa langue. Elle en darda la pointe pour vérifier encore une fois. Non, ce goût là était acide, métallique. C’était une première.

Elle se tenait à l’extrême limite du toit, proche de la chute, mais ses pieds et ses mains agiles la maintenaient solidement en place. Dans cette nuit noire, seul le mince anneau doré formé par ses iris pouvait trahir sa présence, et encore une vue diablement aiguisée était nécessaire. L’enfant reptilien ne produisait pas le moindre son.

Etait-elle mangeable ? Ou peut-être s’agissait-il d’un prédateur ? Difficile de se faire une idée sur la question sans qu’elle ne se montre au grand jour. Enfin, façon de parler vu l’obscurité régnant alentour. D’un autre côté, s’il s’avérait que cette ombre en bas était un danger mortel…

L’impatience fit frémir l’échine de Varkian, et quelques fins cheveux auburn se dressèrent sur sa nuque. Peut-être pourrait-elle jouer…

Elle bondit avec fulgurance sur le toit d’en face, se réceptionnant à nouveau dans un silence total, le bruit de ses pieds sur l’ardoise terne ne produisant guère plus de son qu’un murmure, tout au plus un souffle venteux à peine audible. Sous ses pieds, elle sentait la chaleur d’humains, profondément endormis. Cette ombre générait bien plus de chaleur.

Varkian esquissa un petit sourire mutin. Elle n’avait pas la laideur caractéristique des gens d’ici. Leur grisaille, leur cruel manque de goût. Ils laissaient dans l’air un goût de fruit pourri.

Elle s’apprêtait à bondir en contrebas pour avoir le coeur net sur la nature de cette étrange silhouette, quand un flash lumineux oblitéra son champ de vision. Le flash était mental, aucune lueur n’existait réellement. Des images se succédèrent avec une intensité et une vitesse croissante. Des ailes, de grandes ailes. Un autre enfant, comme aile. De la neige. Elle, Varkian, devant… Elle ne savait pas ce que c’était. Une couleur entre le jaune et l’orangé, une texture rugueuse, des symboles noirs peints dessus. Elle souriait. Puis plus rien.

Quand elle ouvrit les yeux, elle était étendue sur le dos, bras en croix, devant l’être inconnu, à seulement quelques pas. Oups.

Elle se recroquevilla et bondit sur la caisse la plus proche. Malgré la perte de vision que cela engendrait, ses pupilles se réduirent à deux fentes noires comme la nuit, et l’éclat mordoré de ses yeux laissait filtrer une vive méfiance, de la peur, et une existence atrocement longue. Quoi que leur détentrice n’en ait pas conscience.

Ses lèvres se retroussèrent, et ses canines enfantines devinrent crochets. Une perle verdâtre suinta de l’un d’eux, tombant sur le bois vermoulu de la caisse, qu’elle traversa. Sa queue s’agitait frénétiquement dans son dos.

«… Shh !»
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Néophïm Sol Artgis

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MessageSujet: Re: Jeu des Ombres   Jeu des Ombres Icon_minitimeLun 16 Fév - 18:01

Néo, par un réflexe des plus déplacés, posa une main tremblante sur le tissus un peu rêche de cette robe, taillée dans un rouge qui avait mal vieilli, et écouta l'être dans sa poitrine. Dieu qu'elle avait froid. L'enfoiré avait dû réaliser de sacrés frasques pour être aussi peu perceptible dans sa prison d'os. Elle ne supportait pas ces odeurs qui l'habillait, celle, entêtante à souhait, du parfum de cette fille de joie mêlé à de rances odeurs humaines. Le manteau puait moins l'être humain, et bien plus l'alcool. Un merveilleux cocktail pour la gueule de bois phénoménale qu'elle endurait à cet instant. Peut être la raison de son silence, si le battement de son âme n'était plus qu'un faible écho à ce qu'il était en général, peut être, oui , était il blessé? L'angoisse étreignit son coeur un moment, puis Argis se secoua un peu. Jamais elle ne l'avait vu se faire blesser. Ah si, une fois, une égratignure sans gravité qu'il avait arboré en rentrant d'un des multiples combats qui avaient été son lot quotidien. Elle était presque sure qu'il était revenu avec pour faire taire les rumeurs qui avaient vu le jour dès son arrivée au campement.

Elle n'était même pas assurée du fait qu'il soit complètement humain. Il ne l'était pas. Très certainement. L'épouvantail des bas fonds de Marvilis se retrouva entrainée dans le tourbillon de son passé, un passé proche et pourtant si loin pour elle. Il avait débarqué sur un destrier aux proportions complètement irréalistes, suivi d'un régiment tout aussi irréel. Plus équipé que tous les escadrons qu'elle avait pu voir, blindé d'un métal noir mat extrêmement résistant et léger. Les armes aux poings étaient simplement des engins de destruction massive. Elle avait frémit de dégout, et imagina les morts par centaines qui s'écrouleraient comme des blés fauchés à la moisson devant ces immenses faux de guerre.

Cette horde sauvage, mené, soumise à un homme, un seul, à Lui. La lumière ne vint pas se refléter dans ses yeux clairs, ni frapper sur son uniforme sombre, mais se fut tout comme. Il ne portait rien de plus qu'une chemise de toile noire, légèrement lustrée, et une sorte de redingote dans les même tons. Un foulard crème surmonté d'une broche, une pierre écarlate, habillait sa gorge. Il portait ses cheveux attachés en catogan. Même les malades qu'elle était entrain de soigner devant l'infirmerie, faute de place dans la tente, posés sur une simple paillasse elle même posée à même le sol, s'étaient tus. Cet homme là n'était pas un commandant, il n'était pas militaire, mais il était dangereux sans aucun doute. Et pourtant elle n'avait pu ôter son regard de lui. Il dégageait cette aura sauvage, ce charisme qui n'émanent que des grands prédateurs.

Néophïm sursauta et réintégra la réalité. Une douleur venait de lui vriller la poitrine. Elle s'immobilisa brutalement, et se plaqua contre un mur pour reprendre son souffle, et tentait de comprendre son dialogue. Il était trop faible pour prendre sa place, mais trop alerte pour ne pas avoir senti cette variation dans l'air. Néo, elle ne savait pas se battre, et n'avait même pas un instinct de survie assez développé pour sentir ce genre de choses. La chaleur dans sa poitrine enfla, puis retomba à plat. la dame oiselle tenta de comprendre, mais tout ce qui la gagna c'est une angoisse certaine. Là quelque part, il y avait quelque chose, quelqu'un qui visiblement lui en voulait, quelque soit cette obscure raison, et cet enflure était incapable de prendre la relève. Elle le fusilla mentalement, ce à quoi il répondit en se hérissant, électrisant doucement système nerveux.

Elle tenta de rebrousser chemin, mais étant perdue dans cette ville. Au tien il lui semblait reconnaître ce passage. Ce qui était impossible vu qu'elle n'avait jamais vu pareil endroit. A moins que.. Ce qu'elle prenait pour un déjà vu soit des réminiscences de la veille, ou simplement le savoir de son invité qui se frayaient un chemin jusqu'à son cerveau sous la forme de déjà vu ou d'intuitions. Combien de choses lui avait il fait faire ainsi. Une chose tomba du ciel, et la créature poussa un cri. un bruit de tissus déchiré, et ses grandes ailes membraneuses l'avait enveloppé comme un cocon. Elle le remercia et attendit une attaque qui ne vint pas. Elle en baissa une, doucement, la replia, et regarda la petite chose devant ses pieds. C'est ..ça qui venait de tomber du ciel ? Ca n'avait pas d'ailles pourtant. Oh par contre ça saute haut. Elle regarda la créature, aussi étrange qu'elle bien que différente, se poster sur une caisse branlante, et siffler.

Néo la jaugea du regard, et chercha une éventuelle blessure apparente. Déformation professionnelle ça. Elle déglutit doucement et s'avança doucement vers la petite chose, une aile repliée dans le dos, mais l'autre prête à lui servir de bouclier pour parer une éventuelle attaque. Dans sa poitrine la chaleur augmenta brusquement comme pour l'avertir, mais pour toute réponse elle étreignit sa peau brûlante d'une main, et tendit l'autre vers la, euh, chose, paume vers le ciel.

"Laaa... tout va bien, il n'est, euh je ne suis pas une menace... Je ne crois pas..Tu n'as pas de mal ?"
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Varkian Eo'Sil Tenba

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MessageSujet: Re: Jeu des Ombres   Jeu des Ombres Icon_minitimeLun 16 Fév - 18:35


D’autres flash se succédèrent avec une brutalité peu commune. Cela faisait… des jours et des jours qu’elle n’en avait pas eu. Mais cette fois elle sut rester elle-même. Après tout, devant elle se trouvait peut-être un danger. Plus exactement un être totalement inconnu se trouvait devant elle. Et l’inconnu ne s’associait qu’avec deux notions. Le jeu, et le danger. Et elle n’avait pas l’air d’une providentielle camarade de jeu. C’était, à vrai dire, tout le contraire.

Des ailes. Les ailes. Les flash consistaient pour la plupart en de rapides successions d’ailes, de plusieurs formes et couleurs différentes, battant un même rythme endiablé, presque à l’unisson. Il lui semblait qu’elle volait. Ce n’était pas sûr. Elle s’était toujours senti plus à l’aise en hauteur. Puis une sensation familière la gagna, alors même qu’elle n’en avait aucun souvenir : le contact poudreux de la neige et de flocons frappant les parcelles de peau nue. Elle aimait beaucoup ce contact. Il faisait froid dans cette ville, mais ça n’était pas le froid vivifiant de la neige, c’était un froid cadavérique, apeurant. Un froid qu’elle haïssait. L’autre froid était plus vif, mais très, très agréable.

Quand son champ de vision se rétablit, les flash avaient disparu, ne laissant sur sa goût qu’un faible goût. La voix qu’elle entendit - et comprit - était douce. Il n’y avait pas de danger qui en émanait. Et pourtant… une sensation dérangeante persistait.

Elle descendit de son perchoir, et se redressa de toute sa taille. C’est à dire pas grand chose, elle devait à peine mesurer la taille d’une fillette de douze ou treize ans grand maximum. Sa queue s’enroula une nouvelle fois autour de son mollet droit. Son extrémité s’agitait à intervalles réguliers, moins rapidement.

Chaque pas que l’inconnue faisait dans sa direction était un pas de plus pour elle en arrière. Elle était toujours gênée. Et fouillait encore dans sa mémoire pour trouver les fondements du langage. Depuis combien de temps n’avait-elle pas parlé ? Des années, probablement. Elle ne se souvenait pas. Mais elle aussi savait parler. Il lui fallait juste trouver les mots. C’était une tâche difficile.

Ses crochets se rétractèrent. L’espace d’un instant, elle avait l’air d’une fillette parfaitement normale, vêtue de haillons, de vulgaires peaux d’animaux grossièrement cousues entre elles, sentant un curieux mélange de bête sauvage et de relents boisés. Sa terre d’origine était montagneuse, haute et inaccessible, mais son terrain de jeu préféré restait la forêt. Sylberya. Le mot fusa dans sa mémoire. Elle n’aimait pas beaucoup les gens de là bas.

Une voix faible, fluette et éraillée s’échappa d’entre ses lèvres.

«Tu ne ressembler aucune race. Pas… N.. Nazzar. Pas Beryn. Pas Huma. Quoi être-tu ?»

Elle fronça brusquement les sourcils. Sa phrase avait du sens, mais elle la frustra sauvagement. Cette phrase était ratée. Elle avait su parler bien mieux que ça. Elle avait su faire bien plus de choses que ça, auparavant. Elle en était sûre. Mais elle avait oublié.

Ses pupilles se dilatèrent lentement. Sa garde restait intacte, mais elle se faisait confiance pour se défendre. Il était rare de croiser quelqu’un d’aussi bizarre, surtout ici. Elle fit un pas dans la direction de la demoiselle. Sa tête se pencha sur le côté. Fendue à son extrémité, sa langue rosâtre vint humecter ses lèvres et goûter l’air. Elle réfléchit encore. Vigoureusement. Il ne fallait pas rater la prochaine phrase. C’était indigne. Et de fait, la réplique qui suivit était nettement plus compréhensible. Et sa voix, même enfantine, prit des intonations bien plus mûres.

«… Tu ne devrais pas exister. Tu vis pourtant… Tu n’es pas une menace, mais tu sens très fort le danger. Je le sens. Quoi es-tu ?»

Elle eut une petite moue boudeuse. Qui collait pour le coup assez mal avec sa dégaine sauvageonne. Elle avait raté les derniers mots. Elle manquait encore d’entraînement. Les sifflements n’étaient pas des mots, mais ils étaient bien plus faciles à nuancer et prononcer.

Elle fit un pas encore, ses yeux d’or brillant de curiosité teintée de méfiance.

«… Viande ?»
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Néophïm Sol Artgis

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MessageSujet: Re: Jeu des Ombres   Jeu des Ombres Icon_minitimeLun 16 Fév - 20:19

Cet enfant sauvage venait d'asséner un coup brutal, un heurtoir psychologique qui ébranla son essence entière. Si elle n'était rien de connu pour ce petit bout sans âge, si même l'étrangeté de son interlocutrice n'était pas suffisante pour qu'elle ne se sente pas atrocement différente, alors elle était dans la fange, dans une montagne fange. Comment en vouloir à cet enfant, si c'était bien une enfant, car son regard avait la même patine usée que porte les gens, les vieux gens, les gens qui ont trop vécu, depuis trop longtemps. Son vertige augmenta, elle était au bord de ses deux iris jaunes, deux puits solaire, à regarder les infimes variations des ses pupilles félines, semblable à celles qui flottaient au milieu de leur lac lunaire. Regard de lune, contre iris solaires.

Elle ressentit une vague balayer ses maigres espérances. Elle n'a pas de semblables et n'en aura jamais, pour la simplement raison qu'elle n'est pas ce qu'elle est, tout en étant exactement ce qu'elle est. Argis avait espéré que la métamorphose subit, douloureusement subit, de son corps, sans parler de son hôte qui existait en tant que parasite forcé la plus part du temps, l'eut transformé en quelque chose de connu, et non en une aberration complète de la nature. Espoir vain. Espoir futile.

Son double se démenait à cet instant pour se faire entendre. Dieu que cette femme était émotive, trop émotive, et trop rêveuse aussi. Pourtant elle avait survécue à cette "greffe", mais aucun sens logique de survie ne semblait l'animer. Il voulait hurler, émettre des mots, la secouer cette gourde. Mais tout ce qu'il parvint à faire c'est créer plus de chaleur, plus de lumière. Si il la blessait, peut être finirait elle par l'écouter. Il rageait d'être réduit à cette condition, bloquer dans une chair aussi faible, une chair de femme en plus, lui grand parmi les grands.

Cette rencontre du troisième type ne lui plaisait pas, pas du tout. Paranoïa ? Que nenni. Cette gamine pouilleuse ne savait pas ce qu'elle était er tant mieux ainsi, sinon ça ferait longtemps que son hôte et lui ne seraient plus. Enfin dans l'optique ou il resterai entre les deux seins ronds de son hôte. Hum d'ailleurs ces deux monts de chairs étaient un des des rares aspects particulièrement agréable de sa mise en cage. Il veillait contre leurs chair tendre tout les jours, et chaque soir il s'endormait entre eux.

Néophïm recula sa main quand le petit être s'approcha de son plein gré. Elle refusa pourtant de laisser place à l'appréhension qui se frayait un chemin jusqu'à son âme, car ne coeur elle n'avait plus. C'était son double qui animait son corps pour le faire survivre. Le sang dans ses veines, l'air dans ses poumons. Elle avait le même rôle qu'à une armure, celle de protéger ce qu'il y a a l'intérieur. Sauf que pour le coup, elle n'était pas juste une enveloppe. Ses sentiments étaient aussi réels que le sang dans ses veines, et ses idées venaient de son cerveau. Deux êtres, un corps. Deux essences diamétralement opposés, les deux faces d'une même pièce. Elle était un paradoxe parfait, un paradoxe de vie et de mort, de jour et de nuit, de vice et de vertu. Et elle ne trouva rien d'autre à répondre :

"Je suis Noëphim Sol Argis. Je suis Lui aussi. Je suis un paradoxe..."

Elle recula instinctivement, et oui un minimum tout de même, et remonta légèrement son aile membraneuse devant sa poitrine. La lueur plus forte que précédemment filtrer à travers le tissus. Elle songea a une vague ressemblance qu'elle devait avoir entre un vieux abat jour à la lumière tamisé, et sa cage thoracique habillé de cette robe provocante.

"Non pas vraiment viande... Mais on peut en trouver si tu le veux."

Pourquoi elle ne posait pas le classique panel de questions : Qui es tu ? Tu es toute seule ?
Peut être simplement que cette rencontre n'a rien de normal, hurla le prisonnier dans son esprit, et avec tant de force et d'exaspération, qu'elle en saisit le sens sans en entendre le mots. Elle esquissa un sourire intérieur, et tenta d'apaiser son âme coeur en tendant son esprit vers lui, doucement, tout doucement pour ne pas le brusquer.
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Varkian Eo'Sil Tenba

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MessageSujet: Re: Jeu des Ombres   Jeu des Ombres Icon_minitimeLun 16 Fév - 22:27

Ses sourcils fins se froncèrent. C’est elle qui avait peur maintenant ? Ce n’était pas la peine de reculer, de toute façon Varkian courait très, très vite. Et son odorat ne la trompait jamais. Pas plus sur la localisation de ses proies que sur leur nature. Et en l’occurrence l’odeur de celle-ci était trop particulière pour qu’elle la laisse filer comme ça. Et puis elle n’avait pas peur d’elle, ce qui était une première. Les non-Humä inspiraient généralement la peur, et le regard perpétuellement avide et brillant de Varkian avait déjà provoqué nombre de terreurs nocturnes. Bien qu’elle n’ait pas eu l’intention de les manger. Pas toujours en tout cas. Elle détestait la viande d’ici, qui lui donnait des aigreurs d’estomac. La viande des gens du dessous était vraiment bonne. Un peu forte ceci étant. Ils ne prenaient pas beaucoup la lumière.

Les paroles de la femme sonnèrent à moitié creux dans son esprit. Elle avait encore beaucoup de mal avec le langage commun. Elle connaissait des mots, qui lui venaient spontanément à l’esprit, mais elle savait que presque personne ne les comprendrait. Déjà que ça n’était pas toujours clair pour elle…

Elle enregistra néanmoins immédiatement son nom. Elle ne connaissait pas son propre nom, ç’aurait été difficile pour elle de se présenter. Cependant, elle esquissa un petit sourire plein de dents pointues, et hocha silencieusement la tête pour signifier qu’elle avait compris.

Une nouvelle source de curiosité se montra cependant : la femme, non contente d’avoir une apparence déjà très singulière, brillait. Littéralement. Un éclat aussi étrange qu’envoûtant d’ailleurs.

Elle fit encore quelques pas en avant, se trouvant ainsi à moins d’un mètre de Noëphim, les yeux rivés sur la lueur qui filtrait légèrement malgré le masque qui leur avait été imposé.

«Je n’ai pas pour habitude de manger les petites lumières... »

Une petite moue satisfaite, cette fois. Le ton, les mots, le sens, tout y était, et dans le bon ordre s’il vous plaît ! Elle secoua ensuite la tête à la remarque de la femme ailée.

«Ici je me contenterai de fruits. La viande manque cruellement de saveur. Rien ne vaut un cuissot Nazzar. Ou de la viande d’ours. Les ours sont vraiment délicieux. Beaucoup de poils, mais très, très savoureux. La volaille laisse un goût désagéable… Mais avec des fruits et des baies, c’est très bon aussi. Mais c’est difficile d’attraper la volaille. La bonne volaille… Frontières de la Technolande. Je n’ai aucune idée d’où c’est. Mais c’est très bon.»

Alors qu’elle monologuait essentiellement pour elle-même, sa main effleura le cuir de l’aile protectrice. Elle n’osait pas toucher la lumière. Une chose était marquée au fer rouge dans sa mémoire ravagée : lumière était synonyme de danger. C’était aussi vrai que le feu brûlait.

«Je sais ! Tu dois te prétendre Shi’Neerune. Tu es trop vieille, mais les gens sont crédules. Les Shi’Neerune sont les seuls à avoir des ailes. Et les choses bizarres comme toi. Donc tu dois dire que tu es une femme-enfant pas enfant. Ha !»

Elle fit un petit bond en arrière, souriant, sa bouche pleine de crocs luisant légèrement dans l’ombre. Elle avait toujours de bonnes idées.

«Cette ville sent la mort. Les gens font la guerre et s’entretue. Avec les pirates du nord. Ce n’est pas bon pour toi de rester ici, tu sais. Moi je suis une enfant, on me laisse tranquille. Mais pas toi. Les soldats ont très faim quand ils rentrent, et ils mangent pas duuuuuu tout la viande comme moi. Et la chose en dedans… Tu es une Vie, je te sens. C’est pas très gentil de vivre chez les autres, tu sais.»

Elle releva une mine sévère vers le visage de la jeune femme - trop vieille pour Varkian visiblement - et eut une moue désapprobatrice.

«J’ai plus envie de jouer.»
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Néophïm Sol Artgis

~ Je suis Noëphim Sol Argis. Je suis Lui aussi. Je suis un paradoxe... ~
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MessageSujet: Re: Jeu des Ombres   Jeu des Ombres Icon_minitimeMar 17 Fév - 4:13

La dame oiselle, aux ailes sans plumes, oiseau sans ciel, ne pu retenir un sourire empreint de tendresse à la déclaration du petit bout d'être vivant devant elle.

Lui s'exaspéra de son tempérament trop doux, trop faible. Jamais donc il n'en ferait une redoutable créature ? Etait il condamné à rester dans cette frêle poitrine émotive jusqu'à la fin des temps? Etait elle simplement immortelle? Peut probable. Une vague de panique l'envahit, il allait devoir rester dans un corps de femme, le corps de celle la en plus, et le regarder se flétrir, de ratatiner comme un fruit oublié sous un soleil de plomb. Il ne pourrait plus dormir contre sa tendre poitrine? Mais plus important.. Que deviendrait-il alors ? Si il n'avait plus de corps à animer, l'équilibre serait rompu.Et si elle était tué là maintenant ? Si elle souffrait, souffrirait-il lui aussi?

Pour la première fois de sa vie, il se sentait désemparé. Mais en même temps il y avait de quoi. pourtant jusqu'à lors, il avait ruminé moult tourments, d'ignobles châtiments envers la souveraine Luphaël, mais il s'en était arrangé. Ca faisait des lustres qu'il n'avait pas prit de vacances, et la petite l'amusait. Cela faisait des mois qu'il se cachait là, certes de force. Marverik n'était pas prêt de le retrouver. Ce qui, au vue de la situation, n'était pas plus mal. L'Empereur n'était pas le plus magnanime au monde, et n'avait jamais toléré l'échec, hors c'est bien en échec que cette salope l'avait placé. Si seulement ce n'était pas avec Néo qu'il était sous sa tente lors de l'embuscade qui lui couta son corps, mais avec l'un de ses généraux, ou avec n'importe quelle créature infernale dont l'empire avait le secret.

A cet instant s'il avait eut un corps, il aurait poussé un soupir résigné, et clos ses yeux clairs, mais ce n'était pas le cas. Il n'avait pas assez d'énergie pour s'incarner à la place d'Argis. Elle n'était rien pour lui, du moins avant. Il avait choisit de la sortir de son infirmerie pour la mettre à son service exclusif pour s'amuser un peu de sa vertu, sa douceur enfantine jetée au milieu de ce décor de massacre, de violence, de guerre. Il l'avait choisit comme un enfant sadique choisit son jouet, il avait vu son regard se troubler à chaque fois qu'il passait derrière elle, ou qu'il lui adressait la parole. Pourtant elle le craignait tout autant. Il savait que son corps lui avait mille fois hurler qu'il était la pire ordure qu'elle n'ai jamais croisé, et que malgré ce, son coeur se troublait à chaque fois. Elle n'était plus cette longue chevelure pâle, et ce regard de biche blessée, ses mains diaphane et tremblantes. Elle aussi avait subit une métamorphose profonde. Et étrangement pour cela, il avait une once d'empathie, ou du moins il était moins vicieux par un égard minime qu'il ne s'expliquait pas lui même.

Elle s'était sacrifiée pour lui, ça venait peut être de là aussi. Il ne saurait jamais si ce fut un acte volontaire ou non. Mais lors de l'embuscade, il travaillait sur son bureau de bois sombre, elle , elle préparer son repas un peu plus loin. Une lumière et sa tente se retrouva envahie par la souillure Xanafarane. Un seul être pouvait réalisé ceci, et elle fit son apparition à la suite de son cortège. Néo s'était stupidement levée pour le rejoindre, et , intentionnellement ou non, la mort l'avait cueillit d'un carreau d'arbalète sorti de nulle part, entre ses seins si blancs, si ronds. Il secoua mentalement la tête pour oublié le regard clair, écarquillé de surprise, de son hôte actuel posé sur lui, et l'esquisse délicate de sourire sur ses lèvres.

Le cours des pensées est fabuleux, la vitesse des idées phénoménales, si bien que tout ce monologue intérieur ne dura pas plus de quelques phrases débitées par cette étrange gamine.Pourtant ce fut trop, bien trop long. Il le savait, ne jamais la laissé seule ou bien...

Il regarda, par les yeux de Néo, la gamine souillon retirer sa main minuscule de la membrane chaude et palpitante de ses ailes. La dame oiselle ne ressentit d'abord rien, puis quelque chose au fond d'elle commença à monter, douloureusement, faisant sauter un à un les verrous que venait qu'Il venait de dresser dans son esprit. Néo n'entendit plus la voix de la petite, juste un murmure dans une lointaine brume, un bourdonnement incessant. Elle ressentit une sorte d'onde traverser son corps, ses cellules et s'échapper d'elle. Un instant la lumière s'était presque tarit dans sa gorge, et elle cru l'avoir perdu. Mais il n'en fut rien. Une fraction de seconde plus tard, et la chose qui l'avait traversée vint s'écraser sur son être. Une puissance phénoménale, un pouvoir antique.

Argis recula en titubant, et prit le visage dans ses mains. Une plainte sourde monta de sa gorge en enfla en même temps qu'augmenter la lumière dans son corps, qu'elle se répendait dans ses veines  comme les veines d'un métal précieux dans la pierre. Elle se redressa d'un spasme, les yeux luisant de la même teinte que son âme coeur, que les veines dans la chair de ses ailes. Son hurlement n'eut rien d'humain. Il éclata et se répercuta loin dans le quartier insalubre, mélange de ce qui aurait pu être un hurlement de dragon et un ultrason. Ses ailes s'agitèrent violement, complètement désynchronisées. Elle ne savait plus ce qu'elle était, qui elle était, et Lui non plus. Un instinct primaire brutal lui hurlait de s'éloigner de l'enfant. Elle ne voulait pas, pas de mal, pas de mort, plus jamais. Néo l'appela à l'aide, mais il subissait autant qu'elle.

La femme luisante s'éleva un instant à un mètre et quelque du sol, puis deux, mais ses ailes n'étaient pas ensemble. Elle ressemblait à un oiseau blessé qui lutte pour ne pas quitter le ciel, et tente d'accrocher les nuages de ses serres. Elle heurta un mur, et s'écroula entre un tas de caisses, en cassa certaines, et sentit la douleur refluer, cette peur antique la quitter,et la lumière dans son corps décliner. Elle regarda sa robe en sale état, et ramena ses jambes nues contre sa poitrine, et voulu refermer ses ailes autours de son corps glacé, l'un fit son oeuvre, mais l'autre resta inerte. Elle se tassa un peu plus, terrorisée par ce qui venait de se passer, ce que son essence semblait avoir apprit mais qu'elle refusait d'entendre, de comprendre, qu'elle ne pouvait pas même concevoir en fait. Pourvu que l'enfant soit partie. Pourvu qu'elle ne l'est pas blessée avec ses ailes immondes. Pourvu que personne ne viennent. Oui, pourvu...

Néophïm alla blottir une partie de son esprit dans son âme coeur, tout aussi ébranlée qu'elle.
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MessageSujet: Re: Jeu des Ombres   Jeu des Ombres Icon_minitimeMar 17 Fév - 13:55

La petite se crut sévèrement en danger de mort pendant un moment. Si elle s’était attendu à pareil phénomène, elle aurait au moins essayé de se défendre ou de renforcer sa garde, mais ce fut si soudain… Elle sentit tout juste les larmes lui piquer les yeux, juste avant que l’aile furieuse la fauche sans sommation, l’envoyant bouler sans douceur contre le mur. Sa vue se brouilla un moment. Une larme perla, non à cause de la douleur, mais à cause de ce que la lumière signifiait pour elle. Elle voulait dire douleur, Mal. C’était profondément enfoui en elle. Pas la lumière du soleil, qui réchauffait agréablement. Ni celle de la lune, très belle, malgré son inconstance. Non, la lumière des choses que l’homme ne comprenait pas toujours, les lumières de la magie, ou des machines. Celles là, elles étaient très, très mauvaises. Elle le savait. Pourquoi ? Elle n’en savait rien. Ainsi, c’est une larme provenant d’une terreur primale et d’une douleur passée, qui coula le long de sa petite joue crasseuse.

Elle avait cependant vécu pire. Un petit filet de sang coula de sa lèvre, à l’endroit où l’aile l’avait frappée, mais ça n’était rien de grave. Elle se releva, s’épousseta malgré l’inutilité manifeste du geste, et avança prudemment vers l’endroit où Néo avait disparu. Elle devait avoir eu plus mal qu’elle. Sa vilaine magie venait de l’intérieur, elle la portait en elle. Sa blessure à elle n’était que superficielle et sans gravité.

«Faut battre des deux ailes quand on veut voler. Sinon ça marche pas.»

Elle était assise en tailleur face à la demoiselle meurtrie, les mains appuyées sur ses frêles chevilles. Quand une goutte de sang perlait à nouveau de sa lèvre, sa langue se dépêchait d’aller la récupérer. Elle tenait à le garder, c’était le sien après tout.

«… Tu es vraiment bizarre. Je suis sûr que c’est à cause de cette ville. Je l’avais qu’elle sentait vraiment pas bon, non ? Faut partir, maintenant. Moi je me suis juste perdue. Toi aussi peut-être. Les lumières sont de vilaines, vilaines choses.»

Elle réprima un frisson de dégoût. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle ne s’y ferait jamais. Elle connaissait la magie, et parfois s’en servait. Surtout contre les ours. Les groooos ours de Forestia Sylberya. Ils étaient beaucoup plus grand qu’elle, alors ses petits poings n’atteignaient pas souvent leur cible.

«Je dois retrouver Miki aussi. Faut partir, viens.»

Elle tendit sa petite main à Néo, avec tout de même un peu de réserve. Un autre spectacle son et lumière ne l’enchantait pas plus que ça. Elle avait du mal à comprendre pourquoi les adultes étaient plus facilement blessés et terrifiés que les enfants. D’un autre côté, de ce qu’elle avait pu en voir, les adultes étaient beaucoup moins fort que les enfants… Qu’elle, en tout cas. Si elle avait su qu’elle était loin, très loin d’être une enfant, elle n’aurait peut-être pas pensé ainsi, mais sa mémoire était décidément un vaste vide à peine garni de quelques images, toutes plus floues les unes que les autres. Elle cherchait d’ailleurs à remplir ce vide, bien qu’elle oubliât souvent cet objectif. Comme lors de son réveil en ville, par exemple. Sans avoir la moindre idée de comment elle était arrivée là.

«En plus ça manque de viande. Je veux de la viande d’ours.»
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